Le Guatemala, Terre Maya
Terre de feu et de tremblements, De mystère et de mysticisme

Quel contraste entre la cité de Nebaj et la sordide capitale Guatemala La Ciudad, laide, effroyablement pauvre ou exagérément riche !

Comme tous les pays d’Amérique Centrale, le Guatemala expose grossièrement ses clivages entre une population laissée à l’abandon, le plus souvent des Mayas venus s’agglutiner dans les bidons villes en quête d’une vie meilleure ou tout simplement de travail pour nourrir une famille nombreuse. Violence urbaine, pollution démoniaque, air chaud et desséchant, le tout baigné dans un bruit assourdissant de valses de Chicken bus (autobus public) gavés ras la gueule de petits hommes à la peau burinée par le soleil, assis trois par siège où un Européen de taille standard a bien du mal à glisser ses jambes !

Le Guatemala vibre de par ses extrêmes, choquant. D’un côté, les Mayas, majoritaires, vêtus de costumes traditionnels plus colorés les uns que les autres, chargés d’une authenticité d’un temps non révolu, d’une force inestimable et d’un respect intarissable envers les ancêtres.

De l’autre le Ladino, métissage Guatemaltéco-Espagnol, plus riche, plus moderne, en quête d’Etats-Unis voir d’Europe, de grosses cylindrées, de lunettes noires, de Chanel, et autres superficialités…..Shakespeare disait être ou ne pas être, aujourd’hui le paraître l’emporte…..affaire à suivre dans un conflit entre la culture originelle et celle de l’original, du tout de suite et maintenant sur fond de mondialisation, écrasante, impalpable, engagée et sans remord.

Qu’adviendra-t’il de cette opposition implacable, de ce conflit entre l’homme et ses racines et la virtualité d’une économie de marché qui contraint les plus humbles à l’abandon, à la misère ? …..De guerres tribales inter-éthniques à la colonisation massacrante espagnole, des effroyables dictatures politiques du XXème siècle et leurs convois de génocides organisés, une chose est certaine, le Guatemala brille de par la beauté incandescente de ses volcans, de ses paysages hors normes et de cette population indienne Maya Quiché, spirituelle et debout…….quant à moi, trois années de vie dans ce pays m’ont ouvert des horizons jusque-là ignorés… et de descendre plus au sud.